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L'implication





Je vois régulièrement des personnes qui arrivent à mon cabinet, et qui semblent un peu se demander ce qu'elles font là.

N'est-ce pas paradoxal ?


En grattant un peu, je me rends compte qu'une des 4 raisons majeures ci-dessous est en cause :


Le fait de venir suite à une recommandation, de "collectionner" les techniques, de se complaire dans son mal-être, ou encore l'attente du miracle (voir mon article à ce sujet). Parfois un mix.






  • La recommandation


"Je viens de la part de mon/ma conjoint(e), un(e) ami(e)" :


Qu'importe de la part de qui vous venez, ce qui est primordial est l'implication profonde durant le processus.

Cela va pour n'importe quelle thérapie. Sans elle, pas la peine de venir (d'ailleurs, le plus souvent, vous ne revenez pas pour une 2ème séance). Ici, ce n'est pas un massage, une manucure, une relaxation ; nous allons travailler sur des couches énergétiques qui vous freinent.


Mais voilà, vous n'osez pas décevoir, ou dire non, et je me retrouve avec quelqu'un assis en face de moi, dont le corps est là, mais l'esprit... ailleurs...

C'est donc un processus qui demande de la conscience, de la volonté. Rien ne se fait tout seul : j'aide, j'assoupli, je réharmonise, mais le gros du travail par la suite... c'est vous qui allez le faire chez vous, en vivant ces intégrations au quotidien, en les transmutant.



  • La collection


Ma préférée ! Vous aimez tant la spiritualité, les techniques énergétiques (quantiques, que dis-je !), que vous voulez tout essayer (merci, entre autres, les réseaux sociaux). Cette excitation va vous faire changer d'approche tous les 4 matins, et vous rapprocher peu à peu de la "perchitude" (ceux qui planent à 15 000). C'est une sorte de "drogue" spirituelle, psychique : un "shoot" pour le plus souvent éviter la grisaille de l'existence.


Il est normal de ne pas être sûr si une technique ou une autre vous convient, mais il ne l'est pas d'en changer au bout d'une séance ou deux.

J'ai conscience qu'en plus de la pratique, le rapport au praticien est très important : sa sensibilité, sa clarté, son écoute, ses réponses à vos questions ; tout cela entre en jeu. Vous avez le droit de changer si ce rapport ne vous convient pas. Mais après cette étape, il convient de garder à l'esprit que "Rome ne s'est pas faite en un jour". On ne passe pas d'un état à un autre du jour au lendemain. Et si vous changez d'approche comme une abeille butine les fleurs, au-delà de vous fermer à l'évolution progressive du soin, vous risquez même d'inverser le processus ou de le bloquer en multipliant des flux d'actions différentes (à moins que les thérapeutes travaillent de concert). A cette époque de surconsommation, je ne suis plus surpris. La quantité est pourtant bien souvent ennemie de la qualité.




  • La complaisance


Vous êtes devant moi, mais c'est en grande partie un combat "schizophrénique" (j'insiste sur les guillemets) qui se joue en vous.

La souffrance est propre à chacun : physique, psychique, énergétique, même animique... la douleur, la tristesse, le vide existentiel ; ce mal-être est difficilement quantifiable. Cependant, pour beaucoup, il devient au fur et à mesure des années un sombre passager qui nous fait osciller entre la gêne et l'habitude. Il se fond en nous en devenant une partie influente dans l'équation des variables qui nous définissent.


Certains jours, il nous tiraille, d'autres jours on fait avec. Mais avec le temps, s'imaginer sans lui (le plus souvent à des niveaux inconscients), peut paraître impossible. C'est une perte de repères (même s'ils sont déviants).



  • L'attente du miracle


J'ai écris il y a quelques années un article sur ce problème (lien en fin de page).


Il est souvent lié avec la collection et/ou la complaisance : l'avidité des sensations, des expériences, des états de conscience modifiés peut court-circuiter un processus thérapeutique ; tout comme ce conflit intérieur qui voit s'opposer l'envie d'aller mieux à la peur d'être dépossédé d'une part de nous-même.


Croire que des soucis datant de plusieurs années peuvent disparaitre en une séance est un leurre.

Alors oui, nous ne sommes pas non plus dans une approche psychanalytique, mais plutôt dans une thérapie "brève" ; cependant, entendre quelqu'un après un bilan nous dire "je pensais qu'une séance suffirait"... c'est déconcertant.




Pour conclure, je dirai qu'entrer en thérapie, c'est un peu le reflet du mois de mars avec ses giboulés : des journées qui alternent la pluie, la grêle, et le soleil, mais qui tendent vers le printemps. Ce qui semblait gelé, mort, va renaitre.

Il faut s'attendre à ce que ça remue, avec des phases de plénitude et d'évolution, entre-coupées de remises en question.


Quand une plaie guérie, il y a un temps de démangeaisons ; et donc travailler sur plusieurs couches d'une problématique (l'arbre qui cache la forêt) va nous faire vivre un yoyo à plusieurs niveaux. Il faut toujours des paliers avant de passer à un état supérieur. C'est un processus de transformation profond, pas un coup de baguette magique. En avoir pleinement conscience permet de l'aborder plus sereinement, en embrassant ses facettes qui ont toutes leurs utilités, même quand elles nous confrontent à nos parts sombres.


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Mise à jour du : 18 mai 2025

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